Il fit froid lorsqu’il ouvrit la fenêtre. « Ça y est, l’été s’en est allé », se dit-il.
La veille au soir ils essayaient de se glisser dans le couloir du salon avec cheminée ; sans faire de bruit, en passant par la fenêtre. Elle avait ramené son manteau sur elle ; c’est vrai qu’il faisait froid.
Passé en premier, il lui avait tendu la main. Elle, elle baissait la tête pour savoir comment elle mettrait ses pieds, et il avait pu voir qu’elle souriait. Était-ce parce qu’un tel procédé l’amusait ? Il se demanda comment une fille en talon pouvait enjamber une fenêtre. Néanmoins elle avait réussi.
Soudain, la porte s’était ouverte, et ils s’étaient cachés dans les escaliers, par réflexe. À travers la rambarde, ils pouvaient voir qui se tenait sur le palier : un inconnu.
Dans le noir, il s’était tourné vers elle. Il s’imaginait qu’elle souriait à nouveau, que cette clandestinité la rendait, sans qu’il pût expliquer pourquoi, heureuse.
Une seule chose certaine ; la blanche buée, délicate, que produisait sa bouche, tranchant leur cachette, son obscurité. Très lentement, il pencha son visage, jusqu’à sentir ses cheveux : épais, légèrement humides, glacés.
Ils sentaient l’octobre.

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