— Et que prendrez-vous avec cela ?
— Le réconfort de mon âme, s’il vous plaît, madame.
— Ah, ça, je ne puis vous le donner… Vous m’en voyez pourtant tant navrée.
Son sourire ne ment pas elle dit la vérité : tout ce qu’elle peut donner elle le donne déjà. C’est à la fois rien et tout en réalité.
— En êtes-vous certaine, madame ? Car c’est que je suis, bien que je ne le montre pas, d’une tristesse vraiment attristé.
— Je l’ai bien deviné…
— Et il me semble, j’en ai l’intuition profonde, que votre beauté saurait me consoler. Vous me semblez remède à ma destinée.
— Mais monsieur… Il y a tellement de clients… Vous comprenez ?
— …
Je comprenais.
— Je suis sincèrement désolée.
Qu’y pouvait-elle ?
— Ce n’est pas votre… faute… non… qu’y pouvez-vous… vous ?
— Je, je…
— Sauver les hommes sur Terre ce n’est point votre mission, vous ne devez qu’exister. Cela est bien compris ; bien stupide nous en convenons tous, mais c’est ainsi. Ce qu’il faut croire.
— Oui, ahah.
Elle fit une blague. Elle avait le cœur à rire. Si entière, c’était une étrangeté.
— Dans ce cas un Gin Tonic et mon addition, s’il vous plaît pas trop salée.
— Vous êtes un peu serré ?
— Vraiment à ça de me suicider.
Elle fit une autre blague puis disparut entre les tables, les idiots et les choses. Ce fut un instant merveilleux : le plus beau.

Découvrir de nouvelles ambiances :