Tant que l’homme se souvient, il est digne de lui-même, des autres et de Dieu.
S’il oublie, il se salit.
Les tragédies de l’histoire sont la culmination d’une lente amnésie, qui aura fini par frapper tout un peuple, le recouvrant du voile de la fausseté, le contaminant d’idées dangereuses et manipulatrices.
Coupé de son passé l’homme n’est plus qu’un pauvre aveugle, une créature perdue, errante, sans boussole ni repère.
Chose manipulable, fragile, inconséquente, il acceptera n’importe quel excipient qu’on lui tendra, et ce bailleur sera très probablement le menteur cornu.
Mais s’il se souvient qu’il est créature de Dieu, l’homme est indestructible – même dans les gouffres de l’Histoire, même lorsqu’on croira le réduire à une masse de graisse, d’eau et de protéines, que l’on fera de lui du savon, des vêtements ou des chaises, l’être humain conservera toujours en lui son éclat spirituel. Ultime résistant, il terrifiera jusqu’aux plus grands tyrans, jusqu’aux plus immondes bourreaux, infernaux dictateurs : car eux savent, eux n’oublient jamais que l’homme vient de Dieu et qu’ils ne peuvent le détruire. Toute leur haine vient de cette impuissance de ne pouvoir détruire Dieu en l’être humain. Au sommet du monde matériel, ils n’ont pourtant aucune prise sur la forteresse du spirituel :
Car il y aura toujours un témoin,
il y aura toujours un survivant du genre humain,
qui n’aura pas oublié,
pas oublié que l’homme est en Dieu et Dieu en l’homme.
Même lorsque toute lumière se sera éteinte,
même lorsque tout aura sombré,
il traversera les égouts de la déchéance humaine,
sa flamme spirituelle toujours à portée,
et même s’il doit être seul,
même s’il doit être honni,
même s’il doit être martyre,
jamais il ne mourra avant que d’avoir transmis,
la charge de la mémoire.
Car lui saura,
lui aura toujours su,
qu’il n’est qu’une seule mort c’est l’oubli,
qu’il n’est qu’un renoncement c’est l’oubli,
qu’il n’est qu’un cri de bataille c’est la mémoire
et que,
tant qu’il y aura une mémoire,
tant qu’il y aura ce souvenir de Dieu en l’homme,
alors,
il y aura des hommes,
des hommes qui pourront, qui sauront, qui résisteront,
au mensonge et à la manipulation,
qui diront
non,
au diable et au mal
sa tentation.
Il n’est qu’une seule mort c’est l’oubli,
qu’un seul renoncement,
l’oubli.
La mémoire est le miroir de l’homme,
Qu’il la perde et il perd son reflet.
Sa conscience et sa dignité.
« Regarde-toi dans le miroir, que vois-tu ?
Je vois… mon reflet ?
C’est là ta mémoire, ta dignité ;
ta conscience, ta destinée. »

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