Il y a quelque chose d’affreusement plat dans le suicide. Tandis qu’errer dans ce monde, comme une âme en peine, cela a son esthétisme. On a toujours l’espoir que soudain, en faisant nos courses, le sens nous tombera dessus, comme un coup de foudre. Bien sûr cela n’arrive jamais et l’on ressort toujours du magasin avec une grimace due au ticket trop salé et, certes, une petite satisfaction due au léger sourire de la jolie caissière (si vous avez de la chance, si en fait vous êtes dans votre lit, dans un rêve, et qu’elle vous murmure de sa voix en jogging « au revoir ». Oui « au revoir » mademoiselle, mais vous ne la revoyez jamais car qui est-elle de toute manière ? « une petite caissière » c’est bien ce que l’on se dit ! Mais elle au moins est belle, contrairement à vous, et elle s’en est allée, loin, très loin, diffuser sa beauté de par le monde, elle qui flotte dans l’atmosphère tel un baume qui guérirait tous nos maux, tandis que vous, vous restez irrésolu, rêveur, quelque peu abattu et votre jugement n’est rien d’autre qu’anodin).

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