Il allait de par les rues de la Basse-France un ouvrage de Nicolas Gogol à la main ; cela ne mit pas longtemps avant que la Stasi ne l’arrête. On ne pouvait bien entendu plus lire d’auteurs russes, mêmes ceux morts il y a deux siècles : c’étaient de dangereux protofascistes. N’avait-il donc pas écouté les recommandations du gouvernement ? Si, bien sûr, il ne l’avait même que trop fait… C’était un provocateur alors ! Peut-être, peut-être pas… Allez savoir, un naïf, un rêveur dans ce cas ? Il faut croire qu’il en restait quelques-uns, bien sûr la conversion en bons citoyens n’était pas encore totale, ce n’était qu’une question de temps… Mais donc, les Annie Ernaux, les Le Maire, les Schiappa ne voulait-il donc pas les lire ? Non, il ne le voulait pas. On les enseignait pourtant à l’école de la République. Ah ?… Que voulez-vous, il était décidément mauvais élève, dissipé… La messe fut donc dite. Le livre confisqué et détruit sur place car beaucoup trop dangereux pour risquer un transport à la Nef de « protection de la pensée »… Quant à lui ? Il en fut quitte pour une mise à pied de deux semaines, c’était possible car il était fonctionnaire comme tout le monde. Comment subviendrait-il sans revenu d’ici-là ? Ce n’était pas leur problème, il l’avait bien cherché. Ainsi traitait-on les terroristes en la Basse-France, et on avait bien raison ! Même le ramier qui passait par-là approuva.

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